Le conseil municipal du 30 septembre était l’occasion de débattre de deux projets d’aménagement portés par la municipalité.
L’un, le long de l’avenue Jeanne d’Arc, est voué à améliorer l’état de la voirie et sécuriser les déplacements en mobilité douce, notamment à vélo. Mais derrière ces intentions tout à fait louables, se cache la suppression de 70 % des places de stationnement sur l’avenue, ce qui n’est pas sans poser problème aux habitants, réunis autour d’un collectif qui était présent aux abords de la mairie, et que nous avons rencontré pendant le conseil municipal.
Nous avons, au nom de l’intergroupe réunissant GDES et GSA (Groupe Socialistes et Apparentés), proposé un amendement visant à procéder à une nouvelle étude afin d’examiner la faisabilité de l’implantation de la piste cyclable sur l’avenue Léon Jouhaux et de proposer une nouvelle phase de concertation.
Nous avons également sollicité le Maire afin d’étudier plus profondément l’impact de la suppression des places de stationnement. Cette équipe municipale a-t-elle connaissance des usagers de ces places de stationnement ? A-t-elle l’intention de rendre payantes ces places à l’avenir afin de pouvoir y accéder plus facilement ?
L’autre concerne la partie ouest du Cours Berriat (entre son croisement avec le cours Jean Jaurès et le pont permettant le passage de la voie ferrée), et a pour but de poursuivre l’avancement de la chronovélo (déjà sur la partie est du cours) vers Fontaine, en passant par la rue Pierre Sémard. En contrepartie, la municipalité prévoit la mise en sens unique du cours Berriat pour les automobilistes, ce qui mécontente là aussi une partie des habitants, à travers les unions de quartier.
Alors que Pascal Clouaire avait porté un amendement en conseil métropolitain, visant à mener une expérimentation de la mise en sens unique afin d’en mesurer l’impact concret, il avait été rejeté.
L’un comme l’autre, ces projets sont les symboles de l’isolement de la municipalité. Derrière les bonnes initiatives en faveur des transitions, mais aussi derrière le vocabulaire paré d’or et de rubis pour décrire l’horizontalité et le consensus avec lesquels cette majorité prendrait ses décisions, se cache un recours aux arguments techniques, voire technocratiques pour appuyer ses décisions, et un manque cruel d’écoute et de pédagogie à l’attention des grenobloises et des grenoblois. Cette position lui permet de caricaturer le débat sur l’aménagement urbain en le rendant manichéen. Soit on est pour le vélo, soit on est pour les voitures ! Toute critique à l’égard des projets qu’elle souhaite mener se voit présentée comme réactionnaire et populiste, et à chaque contre-argument, une réponse : il n’y a pas d’alternative. En plus de poser un problème démocratique évident, cette posture empêche le consentement des habitants, qui se sentent méprisés et insultés.
Notre amendement ayant été rejeté, malgré le vote positif de toutes les oppositions, nous avons voté contre cette délibération.
