L’intergroupe GDES/GSA est intervenu à deux voix pour affirmer sa position quant au budget municipal.
Un budget précipité
Tout d’abord, Romain Gentil (Groupe Socialistes et Apparentés) a souligné l’absence de préparation de cette équipe municipale face aux contraintes budgétaires. En effet, celle-ci a anticipé dans ses documents budgétaires une hausse des dotations de l’Etat. Or, chacun sait qu’il est imprudent d’anticiper une telle hausse alors que le gouvernement Barnier, bien que déchu, prévoyait un grand nombre de coupes budgétaires parmi les collectivités, qui aurait créé un manque à gagner d’environ 12 millions d’euros pour la seule commune de Grenoble. Si les coupes budgétaires en faveur des collectivités, prévues par le gouvernement Bayrou, s’annoncent moins importantes, il est évident qu’un effort important sera demandé.
Il a poursuivi son intervention en pointant l’augmentation significative des dépenses de fonctionnement (+80 millions d’euros en 5 ans), mais également en relevant la tendance de cette équipe, dénoncée maintes fois, à surestimer son niveau d’investissement. Ainsi, 95,3 Millions d’euros seront, selon l’adjoint Vincent Fristot, investis en 2025. C’est peu ou prou le même niveau d’investissement réalisé cumulé de deux années pleines (environ 93 millions pour les deux années 2022 et 2023) !
Il faut comprendre cette annonce d’un niveau élevé d’investissement pour ce qu’il est : un coup de communication. Elle permet de justifier la hausse de la taxe foncière survenue en 2023. En effet, Grenoble en Commun tient à montrer que cette hausse finance des projets d’envergure pour la Ville. En réalité, on constate que près de la moitié de ces dépenses ne sont pas finalement pas réalisées.
Aucune baisse de la taxe foncière, impôt fondamentalement injuste
La taxe foncière, justement, fut le sujet de notre deuxième intervention, cette fois-ci faite par Laure Masson (GDES). Le groupe a tenu a rappelé la constance de son positionnement sur la hausse de la taxe foncière décidée il y a 2 ans. En effet, le groupe s’est fondé par opposition à cette décision, alors que des alternatives existaient.
Ainsi, elle a rappelé combien la taxe foncière était une taxe injuste :
- parce que la taxe foncière pèse sur le coût du logement, pourtant premier poste de dépense des ménages
- parce que les bases locatives de la taxe foncière n’ont pas été remises à jour depuis si longtemps qu’un propriétaire du sud grenoblois peut se retrouver à payer davantage de taxe foncière qu’un propriétaire du centre-ville
- parce que cette situation fait que les ménages au patrimoine immobilier le plus élevé paient relativement moins de taxe foncière que les ménages les moins dotés, comme le montre une étude de l’Insee datant de 2023
- pour les commerçants, eux aussi particulièrement touchés par la hausse des coûts de l’énergie
- enfin parce que la hausse de la fiscalité provoque un profond ressentiment parmi nos concitoyens, qui ne fait qu’attiser encore davantage une défiance et une baisse du consentement à l’impôt, pourtant essentiel dans une société qui vise l’égalité.
Autre élément qui n’est cette fois pas la responsabilité de la municipalité, mais bien celle de l’Etat : la suppression de la taxe d’habitation, qui était, bien qu’imparfaite, beaucoup plus juste que la taxe foncière, et permettait une contribution de toutes les grenobloises et de tous les grenoblois à la vie de leur commune.
Or, en augmentant la taxe foncière et en se créant cette marge budgétaire considérable, nous pensons qu’Eric Piolle donne raison au gouvernement lorsqu’il réduit les dotations aux collectivités. Il légitime des politiques qu’il conteste pourtant, avec raison par ailleurs.
Enfin, et dans la mesure où cette augmentation d’impôt ne figurait pas dans le programme de Grenoble en Commun que nous avons porté ensemble, il paraissait normal de consulter les habitantes et les habitants quant à l’opportunité d’une telle hausse d’impôts. Au lieu de cela, le Maire a décidé d’entreprendre une démarche unilatérale, sans emmener les grenobloises et les grenoblois, et en excluant ceux qui, dans son équipe, ont osé s’opposer à cette décision.